Devenir élève de la Vie (Partie 3 sur 3)

Mon regard sur… Devenir élève de la Vie

Vous nous avez parlé des enjeux du couple « homme-femme », que vient-il ensuite ?

Ce que j’enviais le plus – que ce soit chez Gitta ou chez mon époux Bernard – était leur capacité à être élèves de la Vie, gourmands d’apprendre sans cesse d’Elle. Au lieu de s’accrocher à leur petit programme personnel, ils traquaient sans trêve le PLAN divin déposé en eux. Ils traversaient leur existence comme un jeu de piste où le Créateur joue avec sa créature pour l’aider à réaliser ce pour quoi elle est faite… ce pour quoi IL l’a faite.

Quel choc, quand on est encore des capricieux de l’existence, de les voir s’amuser à déceler au creux des événements ce que la Vie cherchait à leur faire accomplir !

Un jour, à la fin d’une conférence de Gitta à Paris, nous avions quelques heures devant nous avant de reprendre le train. Nous avons donc mis à la consigne tout son matériel, dont quelques centaines de diapositives. À notre retour, la porte de la consigne était grande ouverte et tout avait disparu. Immédiatement nous nous sommes rappelé cet homme juste à côté de nous qui se lamentait parce que les chiffres du code de sa consigne étaient effacés. Il avait demandé à l’organisateur qui nous accompagnait si ses chiffres à lui étaient bien visibles, et ce dernier lui avait gentiment lu à voix haute les chiffres du code de la consigne de Gitta ! Au moment même où montait en moi un gigantesque « Mais quel imbécile ! » Gitta éclatait de rire en levant les yeux au ciel : « Au moins tu es clair, mon Ange ! on dirait qu’il n’est plus l’heure pour moi que je fasse des conférences. Mais alors, qu’as-tu prévu pour la suite de ma vie ? »

Elle ne lisait pas des « signes », elle interrogeait son ange pour comprendre le sens de ce qui lui arrivait, jusqu’à en avoir l’intime conviction. Et elle sentit qu’elle avait désormais à consacrer son temps à la suite des « dialogues avec l’ange » après sa mort. Elle ne pensait pas que c’était son rôle de s’en occuper, voulant laisser chacun libre d’utiliser ce livre comme bon lui semblait. Mais elle passa joyeusement de ce qu’elle voulait, elle, à ce qu’IL voulait.

J’ai beaucoup appris en les voyant vivre tous deux. C’est ce besoin viscéral de comprendre le sens de ce qui leur arrivait qui rendait leurs dialogues naturels. C’est cette soif d’être au plus juste avec leur Vie qui les poussait à questionner et questionner encore. Et ce qui était le plus troublant pour moi était que de simples petits événements ordinaires – qui passent inaperçus pour la plupart des gens – pouvaient les conduire à de véritables virages d’existence.

Je revois mon époux, qui, entendant parler pour la troisième fois dans la même semaine d’un condamné à mort, Roger Mac Gowen, leva les yeux au Ciel : « Excuse-moi mon Dieu, Je suis vraiment sourd ces derniers temps, ! Je t’ai obligé à répéter trois fois la même chose en une semaine ! » Et il mit immédiatement tout en œuvre pour rencontrer ce prisonnier et s’occuper de lui, commençant ainsi une magnifique histoire d’amour avec un être qui finalement suit la même voie que celle que Gitta nous a enseignée ! Il avait réussi à transformer la haine en amour, enfermé dans l’horreur d’une prison en étant innocent.  

Quelle digne manière d’être au monde !

Vraiment j’ai eu envie de rejoindre la contrée dans laquelle ils habitaient ! Pour moi c’était ça, vivre : entendre notre ange nous aimer dans les menus recoins de notre existence.

Mais comment devient-on élève de la Vie ?

En ayant soif d’apprendre ! Soif de devenir meilleur ! Soif de ne pas passer à côté de son existence ! Soif de s’accomplir jusqu’au bout !

Alors forcément nous rencontrons celui qui deviendra notre maître de vie. Quoi de plus normal que de suivre les traces d’un éclaireur qui nous indique la route vers un meilleur qu’il a lui-même rejoint.

À CELUI QUI CHERCHE, LE MAÎTRE EST DONNÉ.

SOIT DANS LES TEMPS TRÈS ANCIENS,

SOIT MAINTENANT, TU PEUX LES TROUVER.

                 Dialogues avec l’ange – Entretien 12 avec Lili

Gitta détestait les mots de « maître » et de « disciple ». Elle leur préférait celui de « compagnons de route », des compagnons qui l’aident dans sa Tâche autant qu’elle les aidait ! Mais moi j’aime ces termes parce qu’ils contiennent une attitude intérieure qui nous parle directement.

J’ai été surprise de découvrir que nous sommes attirés par tel ou tel enseignant spirituel uniquement parce qu’il incarne joyeusement des qualités assoupies en nous, en attente d’être réveillées. En fait, nous tombons en amour de celui (ou celle) que nous pourrions devenir. Et il nous insuffle la force d’y croire. Nous lisons dans ses yeux que c’est possible, alors on y va ! Et tant que nous ne sommes pas devenus cette grandeur de nous-même qu’il incarne, nous avons besoin de lui. Etre élève nous ouvre le cœur, les yeux, les oreilles à une autre réalité que celle de notre histoire.

Alors un jour nous sommes prêts à passer d’un maître extérieur à notre maître intérieur.

Sans cet état élève, comment accepter, avec l’ange, un juste qui nous dérange, plutôt qu’un faux qui nous arrange.

Comment passer de ce que « moi je veux » à ce que LUI a prévu pour moi, si nous n’avons pas appris à dépasser nos peurs.

Aujourd’hui, chaque fois qu’il m’échappe un « Non ! Ce n’est pas çà que je veux ! » Je m’arrête, alertée : « Si ce n’est pas moi qui le veut c’est donc que c’est LUI qui le veut ? Mais que veut-IL exactement ? »

« Qu’est-ce que la Vie cherche à m’apprendre ? » est pour moi une formule magique me tournant immédiatement vers un nouveau pas de vie plutôt qu’un obstacle au milieu de mon programme.