Noël : pour apprendre autant à recevoir qu’à donner

Gitta parlait de Jésus avec tant de respect, comme du prototype de l’HOMME totalement accompli : celui qui a réuni en lui les sept forces de vie… les quatre du monde créé et les trois du monde créateur, symbolisées par le chandelier. 

  • Jésus, qui nous a enseigné la langue EN VÉRITÉ,
  • Jésus qui nous a montré la route vers le Nouvel Homme, celui que nous pourrions tous devenir.
  • Jésus, qui a donné sa vie pour sauver la nôtre.

A QUOI SOMMES-NOUS CONVIÉS EN CE JOUR DE NOËL ?

VOUS N’EXISTEZ PAS POUR VOUS-MEME(Dialogues p.108)

LA COMMUNION POUR VOUS N’EST PAS RECEVOIR MAIS DONNER. (Dialogues p.308)

En cette fin d’année, je voudrais vous offrir un élan d’amour sur cette route du «donner », qui va se faire en deux temps : 

  1. D’abord prendre conscience d’avoir reçu !

Car pour donner, encore faut-il avoir conscience d’avoir reçu ! Et nous avons tous reçu quelque chose !

Mais si nous n’en avons pas conscience, nous vivons comme si nous n’avions rien reçu.  Sans cette conscience, il n’y a aucune dégustation possible de notre existence magnifique à tant d’endroits. Et comme des enfants gâtés, nous réclamons à corps et à cris le cadeau suivant, en oubliant de remercier pour le cadeau précédent.
Et au lieu de faire la liste des cadeaux que nous voulons encore recevoir, nous faisions celle des cadeaux reçus tout au long de l’année.

Et nous voilà parvenus à un étrange endroit de nous-même où nous nous sentons aimés, vraiment aimés.


   2. Ensuite donner à notre tour !

Au bout du remerciement, nous atteignons un état particulier, où nous nous sentons en dette. Et il nous vient le besoin de redonner à notre tour.

Mais que pouvons-nous donner, chacun, en cette fin d’année ?

Voilà une magnifique question ! 

Demandons à notre ange qu’il nous offre quelqu’un à aider !

Et si nous ouvrons les oreilles et les yeux, la vie nous le présentera.

Nous sommes des « passeurs » de cadeau. J’ai rêvé un jour que chaque fois que je recevais une aide de quelqu’un, quelle qu’elle soit, je recevais en même temps un bâton témoin de ce cadeau. Et je devais à mon tour passer ce baton à un autre que j’allais aider à mon tour, exactement là où j’avais été aidée. Et ainsi de suite… A un moment la ville entière était pleine de batons d’amour qui circulaient de main en main.

Que ce soit un don matériel, une main tendue, un peu de notre temps…pourvu que nous aidions quelqu’un à mieux vivre. 

tout seul ou avec d’autres… pourvu que nous soyons nous aussi l’auteur d’un cadeau… à notre mesure.

Que risquons-nous à le tenter ?

La grande Joie que nous éprouvons à donner est sans commune mesure avec toutes les autres petites joies. 

Elle est la preuve que nous avons vraiment donné.

Que nous nous sommes donnés !

Chaque fois je me demande : qui reçoit le plus ? 

Celui qui reçoit ou celui qui donne ?


Journal du 24 décembre 1991

ORDURE


Enfin un hiver comme il faut : une blancheur immaculée.
Le givre dessine en blanc ses dentelles. Chaque arbre, chaque buisson, chaque brin d’herbe est habillé de fête.
C’est Noël. Le champagne a pétillé, les cadeaux ont été échangés. Il est tard, et pourtant tout est en attente. En attente de quoi ?


Je ne le sais pas, mais le silence est dense. Je suis seule. Je lis prèsdu feu l’entretien du 24 décembre, d’il y a presque 50 ans. C’était la fête des ténèbres, le triomphe de la guerre et de la mort. Et pourtant j’attendais ce jour comme l’enfant émerveillé attend l’impossible. Et c’était la merveille des merveilles : fêter Noël avec vous — les Anges — était devenu possible. Pour la première fois.

Je me sentais comme sur une île de lumière au milieu d’un océan noir.
Les cadavres y flottaient, beaucoup de cadavres. Mais les ténèbres ne pouvaient rien contre la lumière.
C’était la fête de l’amour… Vous veniez avec vos cadeaux de lumière, des cadeaux dignes de rois.
Chacune de vos paroles était imprégnée d’une douceur indicible comme jamais auparavant.
Je crois que je fus pour la première fois de ma vie véritablement détendue. J’étais « aux Anges ».


Mais tout d’un coup, tout bascule, je sursaute.
J’entends la parole la plus brutale que j’aie jamais entendue de la bouche d’un Ange :
ORDURE! ( Dialogues avec l’ange, p.162)
Et encore, c’est le plus doux parmi nos Maîtres qui la lance, transporté par une colère incendiaire :
ORDURE!


Qui donc mérite une telle foudre ? Un tel mépris ? Qui est cette « ordure » ? C’est terrible :
C’est l’homme qui s’estime « bon » parce qu’il donne la charité.
C’est l’homme qui se considère « supérieur » parce qu’il donne du secours.
C’est l’homme qui se croit « spirituel » parce qu’il donne des bons conseils.
C’est l’homme qui s’estime « évolué » parce qu’il donne une élévation.
Oui, c’est bien cet homme-là : l’homme prétentieux.


LUI SEUL PEUT DONNER ET TOUT EST DONNÉ. (Ibid, p. 162)


Je comprends : Dieu seul peut donner. C’est évident. Mais même maintenant, après tant d’années, je trouve ton mot « ordure » trop dur, trop sévère. Nous, les petits humains, nous avons quand même le droit de nous tromper quelquefois.

Oui, ce mot me choque profondément. Il me choque tellement que cela m’incite à chercher plus loin, à découvrir les lois qui se cachent derrière cette notion. Ai-je suffisamment mûri après tant de décennies pour les saisir et les comprendre ?
Ça y est ! Je commence à entrevoir une loi, une grande loi implacable… Ses conséquences sont inéluctables, d’une rigueur mathématique, impitoyable.
Je la vois, mais qu’il est difficile de la formuler logiquement.
J’essaie quand même :
« L’énergie de l’acte le plus noble, le plus élevé, le plus spirituel — s’il est suivi du moindre sentiment de suffisance — se dégrade, se corrompt et se transforme en « ordure » qui souille celui qui agit. (Oh, mon Dieu ! Qui parmi nous n’a jamais succombé à la complaisance, à la suffisance !)


Cependant, ce terrible mot « ordure » m’aiguillonne, il me stimule à poursuivre ma recherche. Mes petites émotions de révolte — ô combien inutiles ! — se sont calmées et je vois plus clair.
Mais qu’est-ce qui avait déclenché la tempête ?
Un seul mot : la bonté.


ANCIEN MAUVAIS DÉBRIS QUI NE SERT PLUS À RIEN !
TOUT LE MONDE DONNE AUJOURD’HUI DE LA « BONTÉ ».
ORDURE !
DES VERS, IVRES DE PRÉTENTION, « DONNENT ». (Ibid,p. 162)


Alors, tout devient d’une clarté évidente.
Dieu seul peut DONNER. DONNER est une fonction divine.
Et voilà que tu m’emmènes plus loin encore :
Si l’homme transmet le « DONNER » DIVIN en toute humilité, il acquiert par ce fait sa dignité humaine, il en est purifié.
Si, par contre, l’homme transmet le « DONNER » DIVIN et s’en glorifie, sa vanité le souille. Sa « bonté » empêche dorénavant la lumière de descendre.


LA SEULE VOIE PAR LAQUELLE DESCEND LA LUMIÈRE EST : DONNER. (p. 308)
SI VOUS NE DONNEZ PAS CONSTAMMENT, VOUS DÉPÉRISSEZ. (Ibid, p. 189)


Mais c’est une responsabilité surhumaine ! Qui parmi nous est assez « purifié » pour pouvoir l’assumer ? Pour pouvoir DONNER constamment ?
Aujourd’hui, c’est la nuit de Noël. Aujourd’hui, je t’entends mieux, je te comprends mieux.
Alors, je t’en prie, parle.
« C’EST LE CORPS QUI TE DONNE LA RÉPONSE. »
Ai-je bien entendu ? Oui, le corps. Il est comme un sismographe ultrasensible qui signale instantanément toute stagnation psychique, tout blocage du DONNER, jusqu’à la plus petite déviation.
L’avertissement commence par un malaise dans le corps, là, exactement là, où il y a blocage de transmission. Tout se tient.
Si je n’en tiens pas compte, le malaise devient douleur.
Si je n’en tiens pas compte, la douleur devient maladie.
Si je n’en tiens pas compte, la maladie devient infirmité.
Et si je n’en tiens toujours pas compte… c’est l’agonie.


RETENIR LA FORCE,
C’EST LA CAUSE DE TOUTES LES MALADIES. (Ibid, p. 108)


Dehors, les flocons de neige commencent à tomber doucement.
Bientôt, tout va resplendir d’une pureté immaculée.
J’ai reçu un grand cadeau de Noël : je sais le secret.
Mon corps est le gardien de la pureté de mon âme.
Mon corps est le gardien vigilant du DONNER… CONSTAMMENT.

Fin du Journal de Noël 1991


Extrait : La vie et la mort de Gitta Mallasz pp.106 à 108